Note d’intention
Une chambre à Nous se fait l’écho d’ Une chambre à soi, livre de Virginia Woolf, qui a marqué l’histoire du féminisme en questionnant en quoi le conditionnement des femmes les empêchaient de pouvoir écrire, et plus largement d’accéder à des pratiques artistiques.
« Pourquoi Hamlet n’a-t-il pas été écrit par une femme ? » à cette question, faussement naïve et vraiment provocante en 1929, Woolf répond : car une femme n’aurait pas eu « un lieu à elle » pour écrire. De quel lieu s’agit-il ? Espace concret de la pièce de travail où s’isoler ; espace temporel où les femmes sont libérées des tâches domestiques ; espace mental où elles sont libres de penser ; espace de liberté économique, aussi, qui leur permette de s’assumer seules.
Un espace et un temps pour Nous
Dans la lignée de ce constat, le parti pris et l’utopie du projet Une chambre à Nous est de disposer, à travers le format d’ateliers artistiques, d’un espace et d’un temps dédiés à Soi et au Nous féminin pluriel. S’y accorder du temps pour la femme, les femmes que nous sommes, y trouver et y cultiver ensemble un espace de bienveillance collective. Créer ensemble une chambre à Nous qui soit un espace d’écoute multiple : écoute de nos corps, de nos personnalités, de nos énergies, de nos parcours de vie, de nos regards et de nos oreilles posées sur le monde.
Une chambre à Nous comme un espace d’expression multiple : par le biais de la danse, de la musique, du récit personnel ou collectif. Une chambre à Nous à activer ensemble pour que chacune s’y sente chez elle. Y puiser la puissance joyeuse du collectif, et de cette vitalité du corps collectif, y trouver de l’espace pour accueillir nos singularités et parcours personnels.
Patricia Dallio : musique
Marinette Dozeville : danse
Milena Gilabert : danse
Avec des femmes et habitantes du quartier Croix-Rouge – Croix du Sud à Reims.